Autres dispositifs de reconnaissance au Québec1
Au Québec, en particulier depuis le tournant des années 2000, des dispositifs de reconnaissance ont soit vu le jour, soit été légalement encadrés, soit été expérimentés pour être améliorés.
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Au Québec, en particulier depuis le tournant des années 2000, des dispositifs de reconnaissance ont soit vu le jour, soit été légalement encadrés, soit été expérimentés pour être améliorés.
En 2009, le CAMO-PI a conçu le Guide d’intervention à l’intention des intervenantes et intervenants auprès des personnes immigrantes2. Ce guide qui en est à sa troisième version (2013-2014) informe des possibilités de l’ensemble des programmes et services en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) et en Reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (RCMO). L’objectif premier est de soutenir les personnes intervenantes de première ligne dans leur action au quotidien, soit aider les personnes immigrantes à trouver des solutions à leurs besoins :
« Les ordres professionnels sont assujettis à la réglementation professionnelle. Ils doivent protéger le public contre l’incompétence ou le manque d’éthique. Les ordres professionnels ont un pouvoir délégué par l’État d’adopter des règlements et de les appliquer. »3
L’ordre professionnel « initie la norme de contrôle de l’exercice de la profession, vérifie la compétence – probité à l’entrée de la profession, surveille et améliore la compétence tout au long de la vie professionnelle et sanctionne les infractions ». Il y a au Québec 55 professions réglementées et 46 ordres professionnels. Le Code des professions encadre les pratiques en « contrôlant l’exercice de la profession par ses membres. » (Code des professions, article 23).
Pour les diplômés hors du Canada, les ordres professionnels doivent impérativement adopter :
Chaque règlement doit être approuvé par l’Office des professions du Québec (OPQ). L’équivalence de diplôme comporte des normes formulées en termes de matière et de durée, calquées du programme d’études menant au diplôme québécois requis pour les gens ayant fait leur cursus au Québec.
Dans les faits, il est assez rare qu’un diplôme obtenu à l’étranger présente un cursus complètement équivalent à celui du diplôme québécois. L’équivalence de formation, plus usuelle, intègre une évaluation des connaissances et des habiletés d’un diplôme. Il s’agit d’une analyse d’appréciation de différents éléments : les diplômes, mais aussi l’expérience de travail, les stages effectués, etc.
Parmi les problèmes rencontrés depuis 2009, l’accès aux stages et aux formations d’appoint figure régulièrement au registre.
L’évaluation comparative des études effectuées hors du Québec est un document délivré par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) qui établit une comparaison générale entre deux systèmes éducatifs officiels.
« Il s’agit d’une opinion d’expert émise à titre indicatif qui a pour objectif de faciliter l’accès à l’emploi ou à la formation des personnes qui ont étudié à l’extérieur du Québec. Elle établit les repères scolaires (ou principaux diplômes) et les domaines de formation en comparant les études effectuées à l’extérieur du Québec par rapport au système scolaire québécois. »
L’évaluation comparative n’est ni un diplôme ni une équivalence de diplôme
Elle ne prend en compte que les diplômes délivrés par des organismes reconnus par les instances officielles (les ministères concernés dans chaque pays, par exemple). Par son évaluation comparative, le MIFI valide l’établissement de formation où la personne a fait son cursus scolaire, mais il n’authentifie pas les diplômes de la personne. Sur le marché du travail, l’évaluation comparative a une valeur inégale. Dans certains secteurs de la santé par exemple, elle pourra faire une différence quant à l’échelon salarial octroyé et le niveau de responsabilité assumé. Dans d’autres domaines, elle aura peu d’effet.
La reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (RCMO) est une démarche au terme de laquelle un adulte peut obtenir la reconnaissance officielle de ses compétences selon les normes professionnelles en vigueur.
« La norme professionnelle correspond au répertoire des connaissances et compétences nécessaires à l’exercice d’un métier, il s’agit d’un document de référence élaboré par des experts de métier, puis validé par des comités sectoriels regroupant des représentants des employeurs, des syndicats, d’experts du ministère de l’Éducation et du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS). »
La RCMO s’adresse aux personnes en emploi ou sans emploi.
La certification professionnelle obtenue au terme de la démarche atteste de la maîtrise de l’ensemble des compétences recherchées par l’industrie. La démarche de RCMO et les contenus de reconnaissance sont plus proches de la formation professionnelle que de la formation collégiale. Pour cette démarche, les comités sectoriels de la main-d’œuvre (CSMO) jouent un rôle prépondérant en documentant les éléments de compétences attendues aux fins de leur évaluation en milieu de travail.
1Cette section a été construite à partir du Rapport de recherche « Reconnaissance des parcours scolaires et expérientiels des personnes immigrantes, Pertinence de la reconnaissance des acquis et des compétences au collégial pour un parcours d’intégration réussi », (CERAC du cégep Marie-Victorin, 2016)
2Comité d’adaptation de la main-d’œuvre – Personnes immigrantes (CAMO-PI), Guide d’intervention à l’intention des intervenantes et intervenants auprès des personnes immigrantes, Montréal, 2011, 62 p.
3Thuot, J.F. (2011). La reconnaissance des compétences professionnelles dans le contexte des ententes de réciprocité avec d’autres juridictions, Conseil interprofessionnel du Québec, présentation au CAMO-PI
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